Non, nous ne sommes pas le premier avril ! Nous sommes nombreux à avoir lu l’article du 27 avril 2024 paru dans le Journal du Centre sous le titre « Des éoliennes à l’étude ». Le Journal du Centre fait son travail d’information, rien à dire là dessus, mais ils auraient pu tout aussi bien mettre ce texte dans la rubrique « Humour ».
Car quand on lit que « le chef de projet s’inquiète de la désinformation à laquelle peuvent être confrontés les habitants », on se dit que les promoteurs d’éoliennes, eux aussi, osent tout et que c’est également à ça qu’on les reconnaît.
Alors, Mr Alvarez, parlons un peu de désinformation. Par exemple quand vous osez affirmer au journaliste que « nous avons mis en place du porte à porte en janvier et en mars »…
Faux ! Nous avons interrogé les habitants de Tamnay, et avons de nombreux témoignages à disposition : de porte à porte, et donc d’échanges avec les habitants, il n’y en eut pas en janvier. Des tracts furent glissés dans les boites aux lettres, ce qui correspond à ce jour à la seule information reçue par la population concernant le projet de parc, mais il ne s’agit pas d’un porte à porte. La seule habitante qui nous dit les avoir rencontrés nous précise que le chef de projet lui a déclaré : « nous ne sonnons pas aux portes pour ne pas déranger si les gens font la sieste» ! Ne pas sonner aux portes ça doit être une nouvelle méthode de porte à porte. Surtout que c’est bien connu, les «ruraux», quand ils ne braient pas sur la mocheté des éoliennes, ils font la sieste !
En mars peut être ? Non plus. Il y a bien eu un porte à porte, mais il s’agissait alors de remplir la salle pour le climatelier, et non pas d’échanger sur le parc éolien. La personne que j’ai personnellement rencontrée, employée d’une société de communication, m’a d’ailleurs indiqué qu’elle n’en avait pas la compétence.
Quand au climatelier, là encore le projet d’éoliennes à Tamnay en Bazois ne devait pas être abordé, et ce sont les citoyens qui exigèrent des réponses (voir notre article ici:) https://www.lesvallonsdubazois.fr/rechauffement-climatique-coup-de-chaud-sur-un-climatelier/
Il est de notoriété publique que le mât de mesure de vent est installé sur un terrain appartenant au Maire. Dans le Compte Rendu du Conseil Municipal du 8 avril 2021 il est écrit que : « Mr Simonet et Mme Laporte (NDA Maire et Première Adjointe) ayant des intérêts personnels sur la zone du projet, n’ont pas donné leur avis ni pris part au débat ou à la présente délibération concernant le projet éolien ». Pourtant Mr Alvarez déclare au journaliste que « Lorsque nous mettons en place des projets, nous veillons à ce que les élus du conseil municipal soient écartés ».
Visiblement, c’est raté ! D’autant plus qu’il va être difficile de trouver des terrains n’appartenant pas à des membres du Conseil Municipal compte tenu de la « popularité » du projet à Tamnay et sur les communes alentours.
Il y a la désinformation, dont se plaint curieusement Mr Alvarez, mais il y a aussi la volonté claire de ne pas informer. Ainsi, Mr Alvarez a-t-il oublié de parler au journaliste du PV du Conseil Municipal du 4 avril 2024, où il est précisé que c’est bien BayWa re qui, dès avril 2021, avait conseillé au Conseil Municipal de ne pas communiquer sur le projet. Conseil suivi scrupuleusement pendant trois ans, record de durée de dissimulation battu au niveau national s’agissant de la municipalité.
Avec un mépris à peine dissimulé, Mr Alvarez insinue que le seul argument des citoyens étant intervenu lors de la tentative de « climatelier » était « c’est moche je ne veux pas de ça chez moi ! ». Naturellement les habitants du Bazois sont incapables d’exprimer autre chose qu’un ressenti frustre, une sorte de caprice d’enfant qu’un gentil climatelier avec des cartes à jouer aurait du arranger. Nous étions nombreux à cette réunion, probablement plus de 60, avec seulement trois ou quatre personnes participant au climatelier. L’ensemble des opposants se sont exprimés longuement, avec des questions et des arguments parfaitement rationnels. Mr Alvarez est lui même resté, visiblement peu ravi de la situation, jusqu’à 19h45 pour essayer de convaincre des membres des deux associations présentes du bien fondé de son projet. Ont été abordés au cours de cette rencontre -liste non exhaustive- la dissimulation sur le sujet depuis trois ans (déjà!), les impacts du parc sur l’environnement, sur d’autres importants projets régionaux qui pourraient être menacés, la faune, l’immobilier, le mode de financement, la rentabilité pour BayWa re grâce à l’argent public, les questions de recyclage à terme, la pollution des terrains, l’origine potentiellement chinoise des éoliennes, les questions d’intermittence et le caractère aléatoire de la production, les impacts sur le paysage, etc. Tous ces points étant évoqués uniquement par les habitants qui n’ont obtenu, de l’avis général, que des réponses très évasives. Il me semble que nous sommes assez loin du « c’est moche je ne veux pas de ça chez moi ! ».
Pour finir en matière de désinformation, nous ne nous étendrons pas sur les élucubrations de Mr Alvarez en fin d’article, mélangeant allègrement l’éolien, une source d’énergie polluante, aléatoire et intermittente avec le réchauffement climatique, les feux de forêt ou les inondations. Il a juste oublié de mentionner les tornades et les invasions de sauterelles pour mieux culpabiliser des honnêtes citoyens confrontés à la duperie et qui souhaitent simplement préserver leur cadre de vie et leur région.
« Quand les riches volent les pauvres, on appelle ça faire des affaires, quand les pauvres ripostent, on parle de violence » (Mark Twain)….. ou de « véhémence » dixit K. Alvarez.